En ce 4 Juin 2023, après 18 jours de mer, nous voici aux portes de la Mélanésie !
Les Fidji se composent de plus de 320 îles, dont environ un tiers sont habitées. Les 2 îles les plus importantes sont Viti Levu au sud et Vanua Levu au nord. Viti Levu accueille la capitale Suva et presque les trois quarts de la population (60% protestante, 30% hindoue, 10% musulmane). D'autres villes importantes sont Lautoka et Nadi. Les îles sont montagneuses, avec des sommets s'élevant jusqu'à 1 200 mètres, et couvertes de forêts tropicales.
Comme souvent, nous prévoyons 2 mois d'escale içi, mais il aurait fallu 2 ans !
Nous arrivons sur l'archipel un peu vite le vendredi soir et pour éviter de faire les formalités en week-end (surtaxe), nous nous planquons dans un petit coin jusqu'au lundi. Le volcan principal de l'île apparait au coucher de soleil. Nous y sommes ! Vanua Levu, ville de Savusavu, nous voilà.
Accueil super sympa sur Waitui Kelekele Marina qui a organisé les formalités. Nous sommes le premier voilier de la saison.
Les démarches administratives seront ultra rapides et courtoises, tout le monde vient à bord. Pas besoin de traverser la ville dans tous les sens entre les divers bureaux! Ca change. Cela ne nous empêche pas d'y courir dès que possible pour découvrir. On croise rarement des pharmacies qui vendent des fringues et des smartphones. Dans une des superettes, découverte du "corned mutton" ! ça va changer du beef. On se rapproche de NZ !
Quelques crabes de palétuvier direct du marché municipal et hop, retour à bord pour le repas.
La police, avec sa devise incroyable de nos jours qui est : "protéger et servir", comme les étudiants et les hommes d'affaires, porte fièrement la tenue traditionnelle masculine qui est la jupe. Peut être devrions nous essayer dans notre vieille Europe... au moins la devise.
Nous allons donc explorer ce petit coin qui semble bien sympathique et où la gentillesse et la prévenance dominent. Ici, on ne plume pas le touriste, on veut qu'il soit content. Voici la carte de nos deux mois de cabotage, chaque ancre étant un mouillage où nous passons 1 ou plusieurs nuits.
Après un gros épisode pluvieux à l'arrivée, une belle période s'installe et nous progressons tranquillement dans le lagon ouest. Navigation difficile car très peu de carte de détails, faibles profondeurs (entre 1,5 et 10 m) et eau lagonaire très riche donc un peu trouble. Les gros ilots abritent souvent une tribu (entre 30 et 200 personnes) dirigée par un chef auprès duquel il faut se présenter pour demander l'autorisation de jeter l'ancre et "faire la coutume" (offrir un présent idéalement des racines de kava). Cela offre des rencontres insolites. Certaines tribus du nord ne voient qu'un ou deux voiliers par an... Nous passerons effectivement 3 semaines sans croiser d'autre voilier.
Tant bien que mal, nous arrivons toujours à trouver un petit coin de sable pour la nuit. Ce sera d'ailleurs de plus en plus facile au fur et à mesure que nous descendrons vers le sud.
Et plus nous descendons, plus les tribus ont de véritables hôtels, des "resorts" sur leur territoire, où travaille 95% du village. Avec un 27 en approche, on en profite pour récupérer quelques langoustes pour accompagner notre champagne traditionnel.
Le lagon, qui est extrêmement ouvert sur le large par de nombreuses passes (sans courant), est particulièrement poissonneux. Nous découvrons de nouvelles espèces comme cette carangue maquereau excellente. Notre appareil photo étanche ayant rendu l'âme, il n'y aura pas de photo sous-marine pendant quelques temps, mais certaines zones de corail sont particulièrement impressionnantes par la taille et les couleurs des spécimens.
Nous retrouvons hélas une vieille connaissance qui nous a envoyé 3 jours à l'hosto aux marquises : Le ludjan rouge. Nous ne chercherons pas à savoir s'il est contaminé ou pas. Retour à l'eau immédiat. Maudite ciguatera.
Nous continuons notre progression vers le sud et les sommets s'élèvent. La végétation devient plus abondante aussi.
Il n'est pas rare qu'un opportuniste profite de nos déplacement pour rendre visite à ses copains sur l'ilot suivant.
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Nous voici encore une fois seul sur un mouillage sympa, devant le village de Naramba, 200 habitants et une école de 70 élèves (regroupement) que l'on aperçoit autour de la tache de gazon (terrain de rugby) . Le chef nous autorisera à monter sur les hauteurs. Nous ne loupons pas l'occasion. Le décor est superbe. Le village aussi mais vous ne le verrez pas, je n'aime pas photographier les gens :-)
Et c'est après plus de 18 mois de mouillage que nous nous offrons enfin une place en marina : Vuda Marina sur Viti Levu. Ce sera notre dernière escale fidjienne avec appro, formalités,...
On en profite pour aller visiter deux grandes villes : Lautoka et Nadi. Faire quelques boutiques de mode et regarder les trains passer en plein centre ville chargés de canne, pour la seule distillerie du pays.
Avec la forte présence indienne, on ne loupe pas quelques dégustations de curry et de poissons.
Nous ne pouvions partir sans assister à une coutume locale appelée "Rugby" (excusez la prononciation :-) et Véro nous décroche 2 places pour soutenir les fidjien volants ! Heureusement seul le coach porte la tenue traditionnelle (jupe noire), les joueurs ont droits au short !
Après avoir été accueilli à bras ouverts sur le NE des Fidji, Savusavu, nos amis Fidjiens nous réservent une petite surprise pleine d'émotions lors de notre départ en nous répétant "prenez soin de vous, prenez soin de vous ...". Un grand souvenir.